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Tenet : Inversement temporel impétueux

  • Photo du rédacteur: Les Têtes Vides
    Les Têtes Vides
  • 25 août 2020
  • 3 min de lecture

Trois ans après Dunkirk, Christopher Nolan revient avec Tenet, nouveau blockbuster du grand cinéaste avec plus de 200 millions de dollars de budget. Tenet est un thriller/film d'espionnage au casting 5 étoiles. Mais ici pas de voyage dans des dimensions parallèles ou de manipulation d'esprit. Après plusieurs reports et des mois d'attente depuis le premier teaser l'excitation était à son comble. Mais que vaut Tenet ? Est-ce le nouveau chef d'œuvre de Nolan ou une déception ? 



Avec la plupart des films reportés à l'année prochaine, l'arrivée de Tenet sur nos écrans est un petit miracle. Christopher Nolan s'est battu pour maintenir son film à l'affiche dans les temps afin que les gens osent revenir dans les salles obscures malgré l'épidémie. Ceci aussi dans l'objectif de sauver l'industrie du cinéma et aider les millions d'exploitants en danger. C'est tout à son honneur. 

Après avoir abordé le thème des rêves et de l'esprit avec Inception, celui de l'espace et du temps avec Interstellar, Tenet pourrait presque être le troisième acte d'une trilogie en évoquant cette fois un inversement temporel. C'est plutôt agréable, à l'heure où le cinéma tend à s'homogénéiser, de voir un cinéaste débarquer avec un concept totalement inédit et innovant.


Dès les premières minutes nous sommes plongés dans l'action. Malgré cette ouverture in medias res nous nous trouvons en terrain connu, du moins si l'on est fan du cinéma de Nolan. C'est un prologue époustouflant qui n'est qu'un avant goût de ce qui nous attend sur les 2h30 de film. Pour ce qui est du le scénario j'ai été conquis. Un ton grave, une structure au rythme effréné et un montage percutant... tout s'enchaîne à une vitesse folle et nous sommes propulsés dans cette histoire en même temps que notre héros, sans avoir le temps de souffler.

Évidemment il faut être bien concentré pour pas perdre le fil de l'histoire, mais le film est tellement riche en dialogues explicatifs qu'il n'est pas impossible de suivre correctement le film. D'ailleurs, ce dernier m'a épuisé mentalement : à peine une information assimilée que nous sommes surpris par de nouvelles révélations. Celles-ci nécessitant de faire fumer les rouages de nos méninges afin de ne pas se perdre dans ce méandre de théories de science physique. Et c'est exactement ça que j'attends de la part de Nolan. Certains vont détester le film à cause de sa complexité et c'est compréhensible, mais c'est aussi bien dommage. Je fais partie de ceux qui estiment que lorsque Nolan exploite une idée il n'a pas peur d'aller jusqu'au bout. Et ce n'est pas juste quelqu'un de prétentieux, il maîtrise son sujet. 



Le film est aussi une réussite au niveau du casting. Le tandem d'enfer Washington/Pattinson est incroyable. Les deux acteurs explosent l'écran à chaque apparition par leur prestance. John David Washington a assurément une carrière toute tracée qui l'attend. Et si vous avez encore des doutes sur le talent de Robert Pattinson ils s'envoleront pendant ce film. 


Avec un tel concept ce que j'attendais le plus c'était les scènes d'actions. Heureusement ça n'a pas manqué. Nolan redouble d'inventivité. Inception détenait sa propre identité visible surtout lors de ses scènes d'actions grâce à leur mise en scène bien particulière, il en est de même avec Tenet. Nous en prenons pleins la vue. Ce qui est encore plus impressionnant, c'est que le film comporte moins de 300 effets numériques ! Presque tout ce que nous voyons à l'écran ne résulte pas d'un tournage sur fond vert. En outre plusieurs scènes "inversées" ne résultent pas d'un rembobinage et ont bien été tournées "à l'endroit". Vertigineux. Ce sont clairement les meilleures scènes qu'il ait jamais filmées dans toute sa carrière jusqu'à présent. 

Ce qui touche également à l'excellence dans le long métrage c'est sa musique. Dans ce film nous n'entendons pas de Hans Zimmer pour la première fois depuis des années dans la filmographie de Nolan. Nous avons affaire à Ludwig Göransson (Black Panther, The Mandalorian) et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il tape dans le mille. La musique correspond parfaitement à l'atmosphère sous tension ressentie tout au long du film, nous en ressentons chaque note résonner dans notre corps. Elle ne nous quitte jamais, et dans certaines scènes ça décoiffe carrément !


Pour ma part Tenet a tenu toutes ses promesses. J'ai vu exactement ce que je voulais voir. Après avoir réalisé autant de films, Christopher Nolan ne cesse pourtant de m'impressionner. Qu'on le veuille ou non, il révolutionne le cinéma en allant toujours plus loin. Un deuxième visionnage s'impose pour mieux cerner toute la complexité de l'intrigue et mieux savourer le reste, mais quoi qu'il arrive Tenet occupe déjà tout mon esprit.







Maxime et Charlotte.

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